Je n’ai pas pu. A un quart d’heure de la fin de Martyrs, j’ai quitté la projection sans regret, si ce n’est de ne pas être parti plus tôt. Et pourtant j’adore les films d’horreur : anciens ou récents, anglo-saxons, européens ou asiatiques, gore ou psychologique, kitsch ou diabolique... Ce que j’aime ? Avoir peur. Or le film de Pascal Laugier ne m’a donné qu’une envie : vomir.
Le pitch ? Lucie (Mylène Jampanoï), une jeune femme qui fut séquestrée à l’âge de 10 ans dans une usine désaffectée, décide de se venger de ses tortionnaires. Un matin, elle déboule dans la pavillon d’une famille modèle et bute tout le monde, le père, la mère, le fils et la fille à coups de fusil à pompe. Les parents étaient-ils les bons coupables? Est-elle folle ? Victime d’hallucinations ? Anna (Morjane Alaoui), sa confidente, vole à la rescousse mais le mal est fait. Enfin, c’est vide dit. Car une fois la fusillade achevée, c’est Laugier qui nous achève : lacération, auto mutilation, crâne broyé au marteau, aiguilles plongées dans les plaies, clous arrachés du crâne… Le réalisateur torture ses personnages et les spectateurs non stop, sans doute pour tester leur capacité de résistance. Et faire d’eux ses martyrs consentants ? Ouah, quelle idée ! Il oublie juste les leçons des maîtres du genre, les Romero, Hooper, Argento, Carpenter et consorts, capables de nous faire flipper avec une simple respiration ou un grincement de porte. Et passe à côté d’un beau sujet, effleuré par le personnage d’Anna : jusqu’où peut-on aller pour un peu d’amour ?