15 jours après avoir prédit le Lion d’Or de Venise – Lust Caution de Ang Lee pour ceux qui n’auraient pas la force de descendre jusqu’au post précédent – voici mes premières impressions du nouveau Cronenberg, « Les Promesses de l’ombre », que j’ai pu voir ce vendredi. Le film, présenté il y a quelques jours à Toronto, bénéficie d’un bon gros buzz et je m’étais précipité sur la bande annonce pour en avoir un avant-goût. Autant dire que lorsque j’ai reçu jeudi après-midi un mail me proposant de voir le film le lendemain, je n’ai pas hésité une seule seconde. Avec Lynch, Cronenberg est l’un des seuls cinéastes capables de rendre le bizarre beau, l’étrange sexy, le repoussant… irrésistible. Je me rappelle encore d’une projo de Crash sur les Champs Elysées au cours de laquelle une poignée de spectateurs faisaient claquer leurs sièges au début de chaque scène de cul. Dix ans plus tard, mon autre David préféré a remporté son plus gros succès au box-office depuis La Mouche avec A history of violence. A cette occasion il travaillait pour la première fois avec l’excellent Viggo Mortensen, l’homme qui donne des interviews pieds nus et m’a offert un livre sur les chevaux. Ils se sont retrouvés pour Les Promesses de l’ombre, une plongée au cœur glacial de la mafia russe de Londres. La toujours bouleversante Naomi Watts interprète une urgentiste qui accouche une toute jeune femme juste avant qu’elle ne succombe à ses blessures. Dans les affaires de la défunte, elle retrouve un petit journal et la carte d’un restaurant russe. Le début d’une sale histoire dont je ne dirais guère plus car j’ai promis de raccourcir mes pitchs pour ne plus gâcher le plaisir de certains. Si vous avez aimé A history of violence, vous aimerez peut-être encore plus ce nouveau film. Noir, brutal, sanglant même… A ce propos il y a une scène de bagarre tellement extraordinaire – j’en ai la chaire de poule en écrivant - qu’elle a tendance à rendre toutes les autres un peu fades. Reste que le récit est sec comme un coup de trique, avec un tout petit zest de romantisme, et que les acteurs sont exceptionnels, y compris notre Vincent Cassel national qui interprète le fils du patriarche. Pour être tout à fait honnête je reste nostalgique des Cronenberg d’autrefois, plus dérangeants même si parfois moins aboutis. Reste que vous prendrez une sacré claque, ne serait-ce qu’à cause de cette bagarre… Cette scène, nom de Dieu !
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