99 Francs marche fort et c'est tant mieux. Le film de Kounen n'est pas parfait mais son énergie, son humour, sa joyeuse mauvaise foi, tout ça fait du bien au cinéma français, régénéré par ce mélange de satire trash et de divertissement grand public. Grand public, oui, car au-delà de ses excès, 99 Francs parle aux gens. De leur addiction à la pub, à la société de consommation, à un train de vie inaccessible et frustrant qui pousse à bout et donne envie de tout envoyer promener pour... aller se promener. La deuxième fin du film, qui s'inspire des voyages mystiques de Kounen, surfe d'ailleurs avec la fascination actuelle pour la nature et les grands espaces, ce désir de dépaysement et de retour à l'essentiel qui fait le succès d'une série comme Lost ou d'un reality show comme Koh-Lanta, curieux jumeaux s'il en est. On retrouve ce besoin pressant de valeurs saines dans Le Premier Cri, le docu-fiction de Gilles de Maistres qui sera en salles le 31 octobre. Le réalisateur français a filmé des accouchements tout autour de la planète, d'une véritable usine à bébé au Vietnam à une naissance avec les dauphins au Brésil en passant par une étonnante communauté baba-cool aux Etats-Unis. Ca émeut, ça remue, forcément. Ca fait réféchir aussi. C'est vital et beau. Indispensable. Comme un bon yaourt Madone ?
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