Bon ça y est. Je l’ai rencontré. J’en ai encore des frissons rien que d’y penser. Et puis un sourire large comme ça. Si en débutant ma carrière de journaliste on m’avait demandé quelle était la personnalité que je rêvais le plus d’interviewer, j’aurais répondu David Lynch, sans hésitation. C’est fait et c’était génial, point à la ligne. Ces cinq dernières années j’ai quand même pu croiser la route de Terry Gilliam, David Cronenberg, Woody Allen, Paul Verhoeven, Pedro Almodovar ou encore Emir Kusturica. Sans parler d’une entrevue surnaturelle avec le Dalaï Lama au Crillon... Et d'un rendez-vous étrange avec Marilyn Manson au dernier étage d'un palace californien !
Mais Lynch pour moi c’est un peu plus mythique, un peu plus mystique, un peu plus tout. Je devais à peine avoir quinze ans lorsque j’ai découvert " Blue Velvet " à la télévision et ce jour-là mon amour du cinéma a franchi un cap, une frontière insoupçonnée, quelque part entre la fascination et l’effroi, le désir absolu et l’angoisse la plus totale. Repensez à Kyle McLachlan, enfermé dans le placard d’Isabella Rosselini, au moment où celle-ci se déshabille puis découvre le jeune intrus et l’oblige à son tour à retirer ses vêtements. Toutes ces années le cinéma de David Lynch n’a cessé de m’inspirer, de me surprendre, de me sauver un peu aussi j’imagine.
Je me suis depuis longtemps fait la promesse que lorsque je rencontrerais le " maître ", j’entamerais une nouvelle ère dans mon jeune parcours professionnel. Ca ressemble très fort au cinéma, du moins j’espère... C’est la première chose que j’ai dit à Lynch et il a accueilli la nouvelle avec enthousiasme en poussant un " beautiful, Jérôme !" que je vais me repasser en boucle sur ma chaîne stéréo ! Je reviendrais sur cette interview dans les prochains jours, et dans Metro mercredi prochain. Préparez-vous, l’heure de l’" Inland Empire " a sonné !
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