2008 vient à peine de commencer et j’en suis déjà à me demander quel sera le meilleur film américain de l’année. « Into the wild » de Sean Penn m’a bouleversé, « No Country for Old Men des frères Coen est resté gravé dans ma mémoire depuis Cannes… Et voilà qu’arrive, que dis-je, déboule « There will be blood », le quatrième film de Paul Thomas Anderson. C’était jeudi soir et dans la salle de projo, un gros malin expliquait tout fort qu’il avait détesté « Boogie Night », détesté « Magnolia », détesté « Punch Drunk Love », en gros qu’il se demandait bien ce qu’il faisait là. Moi je savais parce que j’adore les films de ce réalisateur, et je me demandais bien quand il allait refaire surface. Faut dire que « Punch Drunk Love », malgré son prix de la mise en scène à Cannes, n’a pas brillé au box-office malgré la présence d’Adam Sandler. Et que « PTA » a été largué par la chanteuse Fiona Apple qui a elle aussi eu du mal à s’en remettre puisque son dernier album a été fait prisonnier par sa maison de disques pendant deux ans avant de sortir. Bon, revenons à nos moutons. La bête, c’est donc « There will be blood », le portrait de Daniel Plainview, un chercheur d’or noir, un être mystérieux et sans scrupule qui bâtira sa fortune au début du XXe siècle en écrasant tout le monde sur son passage, y compris et surtout ceux qui l’aiment. En creux, cette adaptation du roman « Oil ! » d’Upton Sinclair est un nouveau portrait de la Californie dont Anderson est un expert, la quatrième puissance du monde dont l’industrie pétrolière fut la première source d’exportation avant de céder la place à Hollywood. C’est un film aussi sur la filiation, l’un des thèmes chers au réalisateur. Souvenez-vous de « Magnolia » et de Tom Cruise, reniant son père jusqu’au dernier souffle. Une métaphore également de l’Amérique d’aujourd’hui, et du duel à mort qui oppose le capitalisme à la religion. Dans la peau de Plainview, Daniel Day-Lewis y est prodigieux, comme presque toujours vous me direz. Ca sent l’Oscar à plein nez. La mise en scène est fascinante car imprévisible, en particulier sa bande son, mélange de score classique, bruitages et silence. Elle ne sert pas à souligner une émotion comme dans la plupart des films mais possède sa vie propre, une créature étrange qui semble planer sur cette tragi-comédie qui électrise autant qu’elle glace le sang. Qui dit mieux ? Ca va être dur…
Je suis écrivain et bloggeuse.Je découvre ton blog et je le dévore. A bientôt
Rédigé par : amba TILL | 16 janvier 2008 à 05:58