J’ai vu hier pour la deuxième fois le nouveau film de David Lynch, l’énorme « Inland Empire ». Enorme, pas seulement à cause de sa durée, 3 heures et des poussières, qui devrait en rebuter plus d’un. Autant vous prévenir tout de suite, Lynch est mon réalisateur préféré, et de loin, même si je confesse ma passion récente pour l’ami Inarritu qui j’espère remportera l’Oscar du meilleur film fin février, rien que pour faire la nique aux jurés du dernier festival de Cannes.
Je suis dingue de Lynch, donc, mais je ne m’attendais pas à un film pareil, un film aussi dingue, un film aussi révolutionnaire et en même temps si fidèle à son auteur. Lynch n’en a rien à foutre du box office. Lynch est un auteur dans toute sa splendeur, un artiste exigeant à la créativité sans cesse régénérée. A une époque où de grands cinéastes comme Scorsese (Les Infiltrés) et Cronenberg (A History of violence) décrochent les plus beaux succès de leur carrière avec des œuvres somme toute convenues, David Lynch fait péter toutes les règles, de son cinéma et du sien en général, allant même jusqu’à proclamer en interview que la pellicule est morte !
Filmé en DVD par le maître lui-même, « Inland Empire » ne se raconte pas, il se vit, se traverse, se supporte aussi, sans assurance que tous les spectateurs seront encore présents, ou saints d’esprits, à l’arrivée. La plupart de mes collègues sortent tantôt hébétés, fascinés ou très en colère et je pense qu’on va lire tout et son contraire lors de la sortie du film le 7 février. On en reparle, dès que j’aurais rencontré mon idole, dans quelques jours, et pour la première fois s’il vous plaît. « Sweet ! »
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