J’ai vu vendredi " Le dernier roi d’Ecosse ", le troisième film de Kevin McDonald à qui l’on doit " La mort suspendue " et " Un jour en septembre ", le docu sur la prise d’otages des JO de Munich, sorti l’an dernier en même temps que le film de Spielberg. Inspiré d’un roman de Giles Foden et adapté par le scénariste Peter Morgan (The Queen), ce film qui sortira le 14 février est un habile croisement entre fiction historique et pur fantasme. Il met un scène Nicholas Garrigan, un jeune médecin écossais (James McAvoy, le faune dans les Chroniques de Narnia !), qui à la sortie de l’école de médecine, décide d’aller se rendre utile, au hasard en Ouganda. Nous sommes au début des années 70 et le chef militaire Amin Dada (Forest Whitaker) vient de prendre le pouvoir avec l’aide des Britanniques. Nicholas fait par hasard la connaissance d’Amin Dada alors que la voiture de celui-ci vient de percuter une vache. Le président se prend d’affection pour le jeune homme et lui propose de devenir son médecin. Le début d’une relation trouble, intense, d’une véritable descente aux enfers qui dépasse largement le cadre du film historique, à la manière de " Lord of War " ou " Constant Garderner ". Un vrai grand thriller politique, rapide, puissant, visuellement très réussi, qui vient de valoir le Golden Globe du meilleur acteur dramatique à Forest Withaker. Une récompense qui devrait logiquement se transformer en Oscar dans quelques semaines pour ce comédien trop rare, que le grand public ne connaît bien souvent qu’à travers son personnage de Ghost Dog dans le film de Jim Jarmusch. L’an dernier j’ai dîné en terrasse au festival de Deauville où Forest était venu défendre Mary d’Abel Ferrara. Aucun badaud ne le reconnaissait, alors que PPDA et Daniela Lumbroso suscitaient une mini-émeute dès qu’ils levaient un pouce. Cette fois, plus possible. Récompensé en 1988 à Cannes pour son interprétation de Charlie Parker dans " Bird " de Clint Eastwood, Whitaker trouve là son plus grand rôle à ce jour, tellement intense que ça fait peur. Remarquez c’était fait exprès... On en reparle.
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