Je ne vais pas le cacher, j’ai toujours eu du mal avec le cinéma des frères Dardenne. Son réalisme forcené me dérange, peut-être à juste titre d’ailleurs. Reste que j’ai toujours été impressionné par l’un de leurs acteurs fétiches, l’extraordinaire Olivier Gourmet, révélé par La Promesse en 1996, puis consacré en 2002 avec Le Fils, prix d'interprétation masculine à Cannes. Ce type me scotche dans tous ses films, qu’il interprète un patron odieux dans le " Rosetta " des Dardenne, un employé traumatisé par la suicide de son collègue dans " Sauf le respect que je vous dois " de Fabienne Godet ou un raconteur d’histoires à la mémoire envahissante dans " Le petite chartreuse " de Jean-Pierre Améris. Au moment où j’écris ces lignes, je vois sa bonne bouille souriante sur I-télé où il fait l’une de ses trop rares apparitions promo pour " Congorama ", un excellent petit film québécois en salles à partir de mercredi. Il y interprète un inventeur qui découvre sur le tard qu’il a été adopté et que son véritable père était le génie que lui ne sera sans doute jamais. J’ai rencontré Mister Gourmet avant les fêtes, amaigri et détendu après une année bien chargée dont la seule demi-fausse note aura été sa participation tronquée aux bancales " Brigades du Tigre ". Gourmet est un immense comédien, dur et plein de compassion, tendre et proche de chacun d'entre nous. Ses personnages portent une douleur interne intense, pas toujours facile à déceler, mais qui ne demande qu’à jaillir au contact des autres et des événements. Dans "Le Mystère de la Chambre Jaune" et "le Parfum de la Dame en noir", Bruno Podalydès lui avait confié le rôle de Robert Darzac, le seul type pas drôle de l'histoire. Pourtant ce formidable acteur de tragédie m’a confié que son plus grand rêve était de nous faire rire, comme son idole d’enfance... Louis de Funès. A quand notre Gourmet préféré dans un remake du "Grand Restaurant" ?
C'est super de pouvoir prendre le temps de critiquer les oeuvres. Je pense que beaucoup on tort d'y voir des sentiments péjoratifs. C'est le premier pas vers la réalisation de ses propres oeuvres. Un bon pas !
Rédigé par : Adele | 17 janvier 2007 à 13:06